Défiscaliser

Moins d’un ménage sur deux paie des impôts sur le revenu en France. Les mauvaises langues diront que si vous en faites partie, vous n’avez pas à vous plaindre, c’est que vous gagnez bien votre vie. Chez FinanceDir, nous n'accepterons pas la langue de bois pour vous parler d’un sujet aussi épineux que la fiscalité. Notre discours se base sur un constat simple : les plus pauvres ne paient pas, les plus riches bénéficient de réductions, ceux qui sont au milieu ressentent une profonde injustice. En dehors des débats politiques, nous voulons notamment aider ceux qui se font taxer plus du tiers de leurs revenus à surmonter leurs difficultés, à ne plus être dégoûtés et à rester dans notre beau pays pour contribuer librement et équitablement à son redressement économique et culturel. Alors c’est parti, accrochez-vous, il y a du boulot pour ceux qui veulent payer moins d’impôts !

Comprendre l'impôt

Quels sont les impôts que nous payons

Nous ne sommes pas cruels à la rédaction, mais devons quand même vous rappeler qu’en France, le total des recettes fiscales en 2015 représentent plus de 45 % du PIB alors que la moyenne des pays de l’OCDE est à 34 %, et notre voisin allemand à 36 %... Nous sommes juste derrière le Danemark, pays où les habitants sont encore plus taxés, mais différemment. En plus, dans ce calcul, ce sont les prélèvements obligatoires publics qui sont comptabilisés, pas les cotisations sociales même obligatoires qui sont reversés à des organismes privés.Mais on vous épargne d’autres comparatifs qui montrent que notre pays est considéré comme le moins accueillant au monde en terme de fiscalité, que le poids des charges sociales représente près de 40 % des prélèvements obligatoires alors que la moyenne de l’OCDE est à 8 %. Alors oui, d’autres pays ont un montant d’impôt sur le revenu collecté plus élevé que chez nous, mais avec des contributions salariales et patronales bien plus faibles. Et une plus grande partie de la population qui contribue (on vous parle un peu plus bas des tranches d’imposition).

Les fonctionnaires de la DGFIP (direction générale des finances publiques) sont tellement créatifs que la fiscalité française revêt des formes multiples et variées, pour rester polis. En gros, on paie tout le temps. Allez, on déballe tout, voici la liste des principaux prélèvements de l’État français :

  • les impôts : l’Impôt sur le revenu (IR), l’impôt sur les revenus de capitaux mobiliers (IRCM), l’impôt sur les sociétés (IS), l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), les impôts locaux (taxe foncière et taxe d’habitation, contribution économique territoriale
  • les taxes: la TVA, la Taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), les taxes diverses (sur l’alcool, le tabac, les sodas, les paris… la liste est longue)
  • les cotisations: la CSG (contribution sociale généralisée) , la CRDS (contribution au remboursement de la dette sociale), les cotisations pour la Sécurité Sociale (Autonomie, Assurance Maladie, Vieillesse, Allocations Familiales, Accidents du Travail, Aide au Logement), la cotisation foncière des entreprises et la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises
  • les retenues: droits de donations, droits de succession, retenues à la source sur certains bénéfices

C’est une synthèse bien sûr, certains prélèvements ont pu nous échapper, surtout que les taxes européennes s’ajoutent au tableau et impactent différentes professions. Mais cela vous le savez mieux que nous. Le but ici n’est pas non plus de casser complètement le moral, juste d’informer.

À quoi servent les impôts ?

L’État utilise ce qu’il nous prélève pour financer ses dépenses publiques dont 30 % servent à transférer des richesses et un peu plus de 20 % pour fournir des biens et services publics.Il faut ensuite rembourser la dette accumulée par les nombreux déficits publics successifs et également les charges de la dette, c’est-à-dire les intérêts sur les sommes empruntées sur les marchés pour continuer à dépenser. Rien que le paiement de ces intérêts représente 10 % du budget de l’État.Pour éviter de trop rentrer dans les détails et de s’exposer à des sujets sensibles, voici un schéma récapitulatif :

Dépenses publiques

Qui paie quoi ?

Les tranches d’imposition en France sont les suivantes :

Tranche Revenu Imposable Taux
1 Jusquà 9 700 € 0 %
2 De 9 700 € à 26 791 € 14 %
3 De 26 791 € à 71 826 € 30 %
4 De 71 826 € à 152 108 € 41 %
5 Plus de 152 108 € 45 %

Pour ceux qui ne connaissent pas trop le sujet (on ne vous en veut pas, vous faites l'effort d’apprendre en lisant FinanceDir), ce tableau aide à calculer le montant global que l’on devra payer en fonction de ses revenus. Il faut appliquer un taux différent à chaque “tranche” atteinte, sur le montant correspondant. Par exemple, si vous déclarez 30 000€ de revenus, vous serez taxés à 14 % sur 17 091 € (26 791 - 9 700 puisque en dessous de 9 700, on ne paie pas d’impôts) et à 30% sur le reste, soit sur 3 209 (30 000 - 26 791).

Pour calculer le montant de l’impôt net à payer, il faut tenir compte de votre situation familiale et ainsi du nombre de “parts” qui viendront diminuer ce montant. Des avantages et déductions plafonnées vous seront décrits dans la rubrique Réduire son impôt. Nous reviendrons aussi sur le thème du prélèvement à la source dans un article qui paraîtra prochainement. Pour vous aider à calculer le montant que vous devrez payer, il peut être utile de se servir de l'outil de simulation en ligne des impôts.

Les différentes solutions pour payer moins d’impôts

Dans notre dossier complet sur les manières d’alléger ses impôts, nous allons aborder ce qui concerne les revenus et le patrimoine des particuliers et des professionnels. Les différentes méthodes qui permettent d’optimiser sa fiscalité sont les suivantes :

  • La capitalisation : certaines “enveloppes” spéciales permettent d’épargner tout en bénéficiant d’avantages fiscaux, l’intérêt est ici de convertir une partie des impôts en capital, en réalisant certains investissements par exemple.
  • Les déductions : ce sont les sommes que vous pouvez déduire de vos revenus, afin que le montant imposable que vous allez déclarer soit moins élevé
  • Les réductions : en fonction de votre situation personnelle et de vos dépenses, vous pouvez bénéficier de certains avantages et de crédits d’impôt qui viennent minorer le montant de l’impôt à payer.

On entend tout et n’importe quoi sur la défiscalisation. A vouloir fuir à tout prix ce fléau qu’est l’impôt, on en oublie de vérifier si les placements magiques que l’on nous propose vont au final vraiment rapporter de l’argent. C’est un sujet à la mode et sensible. Cela fait frémir beaucoup de particuliers et sous l’effet de la peur, on est parfois poussé malgré nous à faire de mauvais choix qui empirent notre situation. N’oubliez pas qu’en appliquant ces conseils, vous resterez dans la légalité. Être au courant des lois pour les utiliser à son avantage et non contre soi ne constitue pas un délit. Si malgré tous ces conseils, vous n’en pouvez plus, soit parce que vous avez la phobie administrative et que le jeu de la chasse à l’impôt ne vous attire pas, soit parce que vous jetez l’éponge par un trop grand ras le bol ; alors des solutions plus radicales existent. Vous pouvez partir... mais il faudra bien vous couvrir.